La Rénovation, un choix pour la planète.

Aujourd’hui, je vous propose un petit instant de réflexion, autour de l’acte de bâtir et de se loger. Si vous avez franchi le cap de l’accession à la propriété ou si cela vous tente, vous vous êtes certainement demandé si vous préfèreriez faire construire votre maison ou rénover un bien. Peut-être avez-vous vraiment hésité à choisir l’un ou l’autre. Mais avez-vous déjà mis cette interrogation en perspective avec la question environnementale ? Savez-vous que la rénovation serait le meilleur choix pour la planète ? Explications :

Du point de vue des émissions de CO2 et de la consommation d’énergie

La construction est un des secteurs les plus émetteurs de CO2 après celui des transports. Il représente 25% des émissions de gaz à effet de serre, contre 27.7% pour les transports de personnes. Et dans ces 25%, ce sont les travaux de gros œuvre qui émettent le plus. De fait, si vous optez pour une rénovation, vous limitez considérablement la consommation d’énergie, et cela rien qu’en conservant vos murs.

De plus, un bien à rénover est, sauf exception, déjà raccordé aux différents réseaux de la commune, ce qui représente une consommation d’énergie moindre que dans le cas de travaux de raccordement pour une maison neuve. Petit bonus, cela réduit également l’engagement financier des collectivités.

De manière générale, une rénovation nécessitera moins de matériaux qu’une construction neuve et produira également moins de déchets. Selon une étude de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), la construction neuve est beaucoup plus consommatrice de ressources qu’une construction neuve. 40 fois plus au mètre carré pour être exacte*. Ça n’est pas rien !

* Analyse et projection de 2015 à 2050 : Dossier ADEME : Prospectives 2035 et 2050 de consommation de matériaux pour la construction neuve et la rénovation énergétique BBC, Décembre 2019

Du point de vue de l’étalement urbain

Peut-être en avez-vous déjà entendu parler de l’étalement urbain, un véritable fléau pour notre territoire. Ce développement des surfaces urbanisées en périphérie des agglomérations génère, entre autres, une imperméabilisation des sols. Cela qui rend difficile la gestion des eaux lors des forts épisodes pluvieux, et engendre une accentuation des inondations. Mais cela ne s’arrête pas là.

L’artificialisation des sols menace également la biodiversité en réduisant les zones végétalisées et les connexions en elles. La rénovation permet donc de limiter l’étalement des constructions et ainsi, de ralentir la disparition des zones naturelles.

Quelques chiffres intéressants : chaque année, près de 420 000 logements sont construits en France dont 170 000 maisons individuelles*. En parallèle, un logement déjà existant sur 10 est vacant, ce qui représente plus de 3 millions de logements en France selon l’INSEE. Il y en aura pour tout le monde (ou presque) !  

*En 2018, 418 500 logements neufs commencés dont 165 400 logements individuels et 253 100 logements collectifs, selon l’INSEE.

Du point de vue de la qualité du patrimoine bâti ancien

Toujours selon l’INSEE, la majorité des logements vacants (60%) se trouvent dans une commune hors unité urbaine. C’est notre patrimoine bâti qui se trouve délaissé. Pourtant, réinvestir ces logements permettrait de redonner vie aux villages, centres bourg ou hameaux. Fait intéressant, nombre d’Architectes affirment vouloir recréer une ambiance de « petit village » dans leur projet, tant la convivialité est de mise dans ces endroits. Ca vaut peut-être le coup alors !

Mais au-delà de la nécessité de revaloriser notre patrimoine, les bâtisses anciennes ont de grandes qualités constructives. Elles sont, la plupart du temps, bien mieux conçues et construites que les maisons neuves de ces dernières décennies puisqu’elles étaient faites pour durer, tout simplement. Bien souvent, elles se trouvent mieux orientées vis-à-vis des vents dominants ou de l’apport solaire par exemple. Des questions qui ont été longtemps mises de côté pour y revenir de plus en plus aujourd’hui.

Par exemple, du point du vue du confort d’été, il est fort possible également qu’une maison ancienne ne nécessite pas de climatisation tant ses murs sont épais. Sans entrer dans les détails, ne pas climatiser votre maison vous fera économiser de l’argent mais aussi et surtout, vous permettra de ne pas participer au phénomène d’îlot de chaleur. En effet, les systèmes de climatisation émettent de la chaleur en extérieur pour rafraîchir les intérieurs, ce qui augmente la température de l’air extérieur et vous donne encore plus envie de climatiser votre intérieur. Vicieux ! Dans les zones les plus denses, ce réchauffement de l’air extérieur devient difficilement vivable, accentuant encore davantage les températures en période de canicule.

Opter pour la rénovation peut donc être un choix raisonné dans un contexte la préservation de notre environnement n’a jamais été aussi important. Bien sûr la rénovation est souvent source de stress pour les non-initiés. Si vous êtes dans ce cas, je ne saurais que vous conseiller de faire appel à des professionnels pour vous aider dans votre projet. Mais c’est aussi une belle aventure à tenter ! Et dites-vous aussi qu’un bien à rénover prendra de la valeur au terme des travaux.

A titre personnel, j’ai toujours été attirée par la rénovation car j’apprécie le charme de l’ancien associé à des éléments plus contemporains. Je pense que mêler le vécu d’une habitation ancienne avec le style de vie de ses occupants d’aujourd’hui peut donner tout son intérêt à un logement, qui n’en sera que plus original. En espérant que cet article vous a intéressé, n’hésitez pas à me donner votre avis en commentaire.

Bibliographie :

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Lise-Pauline Henry

Fondatrice de l’agence d’architecture d’intérieur et de décoration Tadaima Concept, je suis diplômée d’Etat en Architecture et titulaire d’une Maitrise en Arts Plastiques. Créative pure souche, j’aime dessiner, coudre, jardiner, bricoler, voyager… m’inspirer de ce qui m’entoure pour enrichir mes projets et partager avec vous tous mes secrets !

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